Maison-atelier Daubigny

Classée Monument Historique puis labellisée “Maison des illustres”, la maison-atelier Daubigny est un lieu de mémoire qui invite à s’imprégner d’une atmosphère authentique et d’une ambiance préservée.

Peintre paysagiste de l’école de Barbizon et précurseur de l’Impressionnisme, Charles-François Daubigny, qui connaît la région depuis son enfance, achète un terrain au lieu-dit “Les Vallées” vers 1860. Son ami, l’architecte Eugène-Stanislas Oudinot, y édifie, en 1861, un atelier entouré de chambres. Celui-ci domine largement la bâtisse car il ne fait pas moins de 7,5 m de haut sous faîtage. La cuisine, l’entrée et la salle à manger surplombent un joli jardin fleuri, face aux frondaisons du Château d’Auvers. Ce coin de verdure fut d’ailleurs représenté par un des plus célèbres admirateurs du peintre, Vincent van Gogh, qui en fit le sujet d’une de ses dernières toiles, Le Jardin de Daubigny.

À partir de 1864, Daubigny, son fils Karl et sa fille Cécile, accompagnés par Camille Corot ou encore Honoré Daumier, conçoivent les exceptionnels décors qui ornent aujourd’hui encore les murs de cette maison-atelier de 200 m². Ces peintures murales offrent un témoignage de l’effervescence artistique de la fin du XIX^ème siècle à Auvers-sur-Oise.

Pour les 20 ans de sa fille, Daubigny entame le décor de sa chambre autour de thèmes floraux et liés à l’enfance : contes, fables et jeux d’enfants. La salle-à-manger est ornée de peintures en référence au monde animalier. Dans l’entrée trônait, entre autres, le Don Quichotte, Sancho Pansa et la mule morte peint par Daumier et aujourd’hui conservé au Musée d’Orsay.

Corot, quant à lui, conçoit la décoration de l’Atelier sur des cartons (aujourd’hui conservés au Musée de Baltimore). Le peintre, la famille Daubigny et leurs amis transposent ce décor mural lorsque le temps ne se prête pas à la peinture en plein air. Au final, il n’occupe pas moins de 100 m² de toile marouflée sur les murs et nécessitera dix années pour être achevé.

L’intégralité de ces œuvres a fait l’objet d’une restauration, en grande partie grâce à Daniel Raskin, arrière petit-fils de Daubigny, aidé par l’association américaine Friends of French art. Ainsi, la maison-atelier Daubigny offre une véritable immersion dans l’ambiance de l’époque de sa création.