Musée de l’Absinthe

Situé entre le Château d’Auvers et l’Auberge Ravoux, le Musée de l’Absinthe recrée l’ambiance des cafés de la Belle Époque où l’absinthe était la boisson favorite des poètes et des artistes. Pour faire découvrir son importance dans la vie sociale et culturelle du 19^ème siècle, une collection unique et authentique d’objets nécessaires au rituel de sa consommation est exposée, complétée par des dessins de presse, des eaux-fortes et des tableaux illustrant la “Fée verte”, telle que l’ont nommée ses consommateurs.

En introduction à la visite, dans le jardin, sont présentées les plantes aromatiques constitutives de l’absinthe. Puis, 5 salles sur 2 étages retracent l’histoire de la création de cet alcool au début du 19^ème siècle, initialement utilisé pour ses vertus médicinales, jusqu’à sa prohibition en 1915, suite à l’augmentation exponentielle de sa consommation qui avait engendré un problème de santé publique d’envergure.

Parmi les objets présentés, cuillères à absinthe, fontaines, verres à boule et autres objets insolites sont mis en situation dans une reconstitution d’un petit café littéraire, également décoré de nombreuses publicités d’époque. Mais c’est aussi la lutte antialcoolique de la 2^ème moitié du 19^ème siècle qui est évoquée ici : tracts, cartes postales, affiches des ligues antialcooliques en réponse à ce vaste fléau côtoient les dessins de presse satirique.

Enfin, le musée présente la “Fée verte” comme muse, accompagnant tous les grands mouvements artistiques et littéraires de l’époque. Parmi les Impressionnistes et post-impressionnistes, Edgar Degas et Vincent van Gogh l’ont respectivement prise pour sujet dans Dans un café, dite aussi L’Absinthe, et Le café de nuit. Grand consommateur lui-même, Van Gogh décrit dans cette dernière toile les méandres de l’alcoolisme et l’apparition de ces lieux de consommation qu’il découvre en Arles. Il les décrit ainsi à son frère Théo : “C’est ce qu’ils appellent ici un “café de nuit” (ils sont assez fréquents ici), restant ouverts toute la nuit. Les “rôdeurs de nuit” peuvent s’y réfugier lorsqu’ils n’ont pas d’argent pour se payer un logement ou lorsqu’ils sont trop ivres pour être rentrés. »