Maison natale de Millet

Jean-François Millet est né à Gréville-Hague en 1814 dans le hameau de Gruchy, dans le Cotentin. Après une enfance paysanne pendant laquelle il travaille aux champs avec sa famille, Millet quitte sa maison natale et entame sa formation de peintre à Cherbourg à l’âge de 20 ans avant de rejoindre l’atelier parisien de Paul Delaroche. En 1849, il s’installe à Barbizon, au sud de Paris, où il deviendra le chef de file de l’école de Barbizon aux côtés de Jean-Baptiste Camille Corot, Charles-François Daubigny et Théodore Rousseau. Il ne revient qu’en de rares occasions dans son village natal, mais son œuvre témoigne de l’empreinte profonde du Cotentin sur sa palette.

Pour comprendre l’œuvre de cet artiste majeur, un détour par sa maison natale à Gréville-Hague s’impose et offre une halte insolite au cœur de paysages marins sauvages et authentiques. Le parcours de visite dans la maison natale de Millet à Gréville combine œuvres originales, objets ethnographiques et supports audiovisuels consacrés au peintre. Une section retrace l’épopée incroyable du plus célèbre tableau de l’artiste, L’Angélus. Le cabinet d’arts graphiques présente une dizaine de dessins originaux parmi les cinq-neuf œuvres possédées par le Département de la Manche.

Ne travaillant jamais “sur le vif” mais toujours en atelier, Jean-François Millet réalise en effet de nombreux dessins préparatoires en extérieur. Préfigurant la peinture en extérieur des Impressionnistes, il “croque” esquisses et dessins sur les feuilles, carnets, enveloppes à portée de sa main.

Connu comme le peintre des campagnes et des paysans (Les glaneuses), Millet explore à la fin de sa vie les variations de la lumière, notamment à l’occasion de ses retours ponctuels en Normandie. Il contribue ainsi aux prémices de l’Impressionnisme, comme on peut le voir dans son Église de Gréville, peinte justement dans son village natal.

Le Musée Thomas Henry à Cherbourg conserve d’ailleurs la plus grande collection d’œuvres de Jean-François Millet en région, juste après celle du Musée d’Orsay à Paris. Le Portrait de Pauline Ono en est une des plus célèbres toiles et témoigne du lien qui unissait le peintre à la famille Ono, grande collectionneuse des œuvres du maître.