Impressionnismes, concerts de l’Académie Bach

Pour célébrer les 150 ans de la naissance du mouvement impressionniste en Normandie, l’Académie Bach propose une série de 3 concerts nommée Impressionnismes et orchestrée autour d’une interrogation sur ce mouvement artistique et esthétique majeur : peut-on parler d’Impressionnisme musical ?

La question paraît naïve. Mais en réalité, très peu de compositeurs se sont qualifiés eux-mêmes d’impressionnistes. Claude Debussy, celui dont la musique semble, à l’écoute, la plus proche des peintres de ce courant, avec ses oppositions de couleurs, ses blocs sonores donnant le sentiment de contours peu nets, a toujours tenu ses distances vis-à-vis de l’Impressionnisme.

Soleils couchants à Offranville

Pour commencer cette série impressionniste, l’ensemble Les Surprises évoquera l’ambiance des salons musicaux de la seconde moitié du 19^ème siècle, souvent dotés d’un orgue conçu pour cet usage non religieux avec Soleils couchants, le 21 juin 2024 à 20h, à l’Église Saint-Ouen d’Offranville. On n’imagine pas aujourd’hui à quel point ces instruments étaient nombreux, parfois aussi imposants que ceux d’une cathédrale, comme celui actuellement au Sacré-Cœur de Paris, initialement conçu pour une salle de château d’un particulier. Tout un répertoire y était pratiqué, constitué de pièces originales mais aussi de transcriptions. Le petit orgue d’Offranville, construit en 1860, correspond très bien à ce type d’instruments, parfaitement adapté à la création d’un tapis de couleurs sonores variées accompagnant les voix et le violon.

Au programme

• Nadia Boulanger (1887-1979), Soleils couchants
• Franz Liszt (1811-1886), Romance oubliée et Orpheus, transcription pour alto & orgue
• Hugo Wolf (1860-1903), Gebet
• Max Reger (1873-1916), Ich sehe dich
• Gabriel Fauré (1845-1924), L’horizon chimérique, Sicilienne, Chanson de Mélisande et Après un rêve, transcription pour alto & orgue
• Robert Schumann (1810-1856), Wiegenlied
• Mendelssohn (1809-1847), Lied ohne Worte, n°1
• Emile Palhadile (1844-1926), Pastel et Fantaisie
• Claude Debussy (1862-1918), Clair de Lune
• Maurice Ravel (1875-1937), Vocalise-habanera
• Gabriel Pierné (1863-1937), Le Ciel accueille bonne dame
• Henri Duparc (1848-1933), L’Invitation au voyage

Votre âme est un paysage choisi à Arques-la-Bataille

Pour poursuivre ce week-end musical Impressionnismes avec l’Académie Bach, la mezzo-soprano Clotilde van Dieren a élaboré un programme d’un raffinement extrême, dans lequel les compositeurs ont transposé en musique des techniques inspirées de la peinture impressionniste pour mettre en valeur des textes poétiques et faire ressentir par l’auditeur les impressions voulues. Présenté le 22 juin à 20h, à l’Église Notre-Dame de l’Assomption d’Arques-la-Bataille, on y trouvera aussi bien les Chansons de Bilitis de Debussy, véritable concentré de sensualité, que des pièces de jeunesse de Richard Strauss, plus connu dans sa période post-romantique, ou encore les délicates mélodies du compositeur belge Adolphe Biarent, injustement méconnu.

Au programme

• Richard Strauss (1864-1949), Lieder op. 10, Zueignung, Die Nacht, Die Georgine et Allerseelen
• Charles Koechlin (1867-1950), Paysages et Marines op. 63 et Dans les grands champs
• Claude Debussy (1862-1918) Trois Chansons de Bilitis, La flûte de Pan, La Chevelure et Le tombeau des Naïades
• Gabriel Fauré (1845-1924), Clair de lune op. 46 N° 2 et Les Berceaux op. 23 N° 1
• Jean Cras (1879-1932), Paysages et Maritime
• Albert Roussel (1869-1937), 4 poèmes op. 3 et Le jardin mouillé
• Charles Koechlin (1867-1950), Chansons de Bilitis op. 39, Pluie au matin et Hymne à la nuit
• Maurice Ravel (1875-1937), Jeux d’eau
• Adolphe Biarent (1871-1916), Huit mélodies pour mezzo-soprano et piano, Lied, La lune blanche luit dans les bois et La Chanson du vent

Brouillards à Arques-la-Bataille

Pour clore ce week-end Impressionnismes organisé par l’Académie Bach, Rémy Cardinale fera entendre comment le piano est devenu, lui aussi, un vecteur de l’Impressionnisme, en développant sa généreuse palette de couleurs sonores, du très doux au très fort, du très grave au très aigu. Il nous fera cheminer avec deux immenses compositeurs. Gabriel Fauré, mort il y a cent ans, en 1924, dont l’écoute de la 1^ère Barcarolle suffirait à elle-seule à faire comprendre ce qu’est l’Impressionnisme en musique. Et puis Claude Debussy, avec l’intégrale de son Deuxième Livre de Préludes (1912), dont les titres pourraient être tout aussi bien des noms de tableaux.

Au programme

• Gabriel Fauré (1845 – 1924), 1^ère Barcarolle op. 26, 1^er Nocturne op. 33 n°1, 4^ème Nocturne op. 36 et 6^ème Nocturne op. 63
• Claude Debussy (1862 – 1918), Préludes, Deuxième Livre